Combat du faubourg Saint-Antoine

Le combat du faubourg Saint-Antoine a eu lieu le 2 juillet 1652. Turenne après avoir été frondeur s’était rallié au Roi et défendait Paris contre Condé. Le Roi et la Cour étaient sur les hauteurs de Montmartre, l’armée royale massée dans la plaine Saint-Denis et les portes de Paris fermées. Le dessein de Condé était de passer la Marne à Charenton, mais, pressé par Turenne il fit tourner son canon contre la cavalerie royale et se barricada dans le faubourg Saint-Antoine.

Beaucoup de personnes de la Cour obligèrent Turenne à attaquer avant l’arrivée de son artillerie ; il dut engager les gardes, les gens d’armes du Roi dans deux rues parsemées de barricades, tandis que l’infanterie de Condé était postée dans les maisons. Le combat fut opiniâtre; l’arrivée du maréchal de La Ferté avec des renforts faillit provoquer la perte des frondeurs, mais, à ce moment, la fille de Gaston d’Orléans, la Grande Mademoiselle, intervint en faisant de sa propre initiative ouvrit la porte Saint-Antoine aux débris de l’armée de Condé et en faisant tirer le canon de la Bastille sur les troupes royales. Ce geste spectaculaire sauva l’armée de Condé qui alla se loger au faubourg Saint-Jacques et mit la capitale à la merci du vainqueur de Rocroi.

Lien avec la famille

Esprit de Raffélis participa au combat du faubourg Saint-Antoine en 1652, du côté des troupes royales et sous les ordres de Turenne.

Notes et références

  • Histoire et généalogie de la famille de Raphélis-Soissan et des familles alliées, Charles de Raphélis-Soissan, inédit.

Guerre de Trente Ans

Ce conflit politique et religieux déchira l’Allemagne de 1618 à 1648. Né de l’antagonisme qui opposait les princes protestants à l’autorité impériale catholique, il prit une ampleur européenne du fait de l’intervention des grandes puissances étrangères. Ce fut une guerre particulièrement cruelle et dévastatrice pour l’Allemagne.

Au début la France se tint à l’écart du conflit. Mais elle veilla à éviter la suprématie de l’Autriche en Allemagne, en dressant contre elles les suédois. Elle craignait plus encore l’Espagne dont le roi était un Habsbourg apparenté à la maison d’Autriche. Les espagnols occupaient en effet, outre leur propre pays, le Milanais, la Franche-Comté et les Flandres.

En 1634 les Impériaux, autrichiens et bavarois, remportèrent à Nôrdiingen une grande victoire sur les suédois. Devenue trop puissante, l’Autriche alliée à l’Espagne représentait désormais une menace pour la France et la força à intervenir en faveur des protestants.

Les hostilités opposèrent d’abord les français et les espagnols dans les Flandres. Au cours du siège d’Arras Richelieu confia d’importantes responsabilités logistiques à Nicolas Arnoul.

Il chercha également à couper le passage entre la Lombardie tenue par les espagnols et leurs possessions du nord en occupant la Valteline, vallée alpine d’une grande importance stratégique au nord de Milan.

Après une période difficile, les français reprirent l’initiative en s’installant d’abord de part et d’autre du Rhin entre Bâle et Mayence, puis en s’ouvrant plus à l’est une route vers la Bavière. Les combats avaient lieu l’été. Ils consistaient souvent dans la prise de places fortes où l’on installait des garnisons. A l’automne les troupes se retiraient pour prendre leurs quartiers d’hiver. Les fortifications comprenaient déjà à cette époque des saillants et des redans battus par des pièces d’artillerie, avec des glacis exposés à la mitraille. Bien que postérieurs et plus perfectionnés les remparts de Briançon donnent une idée du type de fortification de l’époque. Afin de ne pas trop s’exposer l’assaillant devait creuser des tranchées en zigzag pour s’approcher des remparts et y placer des mines.

Siège de Philippsbourg

Le siège de Philippsbourg auquel prit part Esprit de Raffélis se situe au début de la campagne d’Allemagne (1643-1648), après fa bataille de Fribourg en Brisgau. Cette forteresse fut l’un des points stratégiques les plus disputés dans la vallée du Rhin au XVIIème siècle. Construite sur la rive droite en face de Spire, elle contrôlait l’accès aux cols de la Forêt-Noire. Il était facile de construire un pont de bateaux et d’éviter ainsi d’emprunter le pont de Kehl, soumis au contrôle et au bon vouloir du magistrat de Strasbourg.

En août 1644, la place n’était gardée que par quatre-vingt cavaliers et sept cents fantassins, tandis que l’ennemi était dispersé dans ses quartiers pour se « raccommoder ». Condé et Turenne progressèrent rapidement à travers la plaine de Bade. Philippsbourg fut investie le 24 août. La cavalerie du Roi était en bon état, et l’armée française disposait de cinq mille hommes de pied, tant fantassins que cavaliers démontés pour la circonstance, car tout siège nécessitait de nombreux fantassins, la cavalerie ne servant qu’à couvrir les assiégeants.

On débarqua canons et munitions et, le 29, l’armée de Monsieur le Prince et celle de Turenne ouvrirent chacune une tranchée. Le troisième jour, les assiégés firent une sortie et infligèrent des pertes à l’infanterie de Condé. Turenne remarqua par la suite :

« Il est très vrai que l’infanterie était tellement rebutée de tous ces combats donnés à Fribourg qu’assurément on n’aurait pas à prendre une place qui aurait fait une grande résistance… Les ennemis ne firent point de résistance à leur contre escarpe, qui n’était pas palissadée, ni en état de se bien défendre. Mais comme ils avaient une petite fausse braie (fossé plein d’eau assez large et profond) et beaucoup de canons pour empêcher l’armée de faire des galeries, ils crurent qu’ils tiendraient longtemps à empêcher qu’on ne le passât, mais comme on avait quantité de fascines et que le canon avait été logé de deux côtés de la contre-escarpe pour tirer aux flancs, on avança la galerie, c’est à dire la digue de fascines.. .jusqu’assez près de leur fausse braie; ce que l’ennemi voyant et que l’on serait attaché le lendemain au corps de la place, qui n’était pas revêtu, ils battirent la chamade. » (Mémoires, p. 30.)

En d’autres termes, le gouverneur avait réuni un conseil de guerre et annonçait qu’il était disposé à négocier avec l’assiégeant : Gaspard Baumburg von Ravensberg capitula le 9 septembre avec les honneurs de la guerre.

Prise de Mayence

La prise de Mayence intervint le 16 septembre 1644, après la victoire de Philippsbourg et l’occupation de places fortes situées en bordure du Rhin (Spire, Worms…). La position de Mayence sur le Rhin au confluent de la vallée du Main lui conférait un grand intérêt stratégique. Turenne marcha jour et nuit sans bagages et arriva le matin assez proche de la place où il savait qu’il n’y avait point de garnison de l’empereur, ni de Bavière, mais seulement quelques gens que le Chapitre entretenait.

L’archevêque-électeur, allié de l’empereur, avait quitté la ville dès le commencement du siège de Philippsbourg et s’était réfugié dans ses domaines de la rive droite. Turenne n’eut pas trop de mal à empêcher un millier de dragons bavarois de franchir le fleuve pour venir au secours de la place. Sans chef, elle n’en était pas moins redoutable. Le manque de résolution du Chapitre et les conditions favorables qu’on lui proposa déterminèrent la ville à capituler et à tomber entre les mains des français, une semaine seulement après Philippsbourg.

Solidement installés sur le Rhin et sur sa rive gauche, le gros des troupes françaises alla prendre à mi-décembre ses quartiers d’hiver mais il fut difficile de faire subsister l’armée dans cette région. Le long du Rhin, le pays était si ruiné qu’en vingt lieues de pays on ne pouvait pas trouver à nourrir un cheval, hors des grandes villes qui étaient fort misérables par les quartiers d’hiver des lorrains, et de quelques petits châteaux où il demeurait quelques hommes de qualité que l’on ne voulait pas entièrement achever de ruiner.

Bataille de Nördlingen

La bataille de Nördlingen le 3 juillet 1645 fut gagnée par Turenne et Condé sur les bavarois grâce à une grosse supériorité numérique. Nörlingen est située dans le Jura Souabe, dans une région appelée le Riess. Cette victoire a ouvert la route de la Bavière à l’armée française.

Bataille de Zusmarshausen

La bataille de Zusmarshausen (ou Sommerhausen ou Sommerhoven) s’est déroulée le 17 mai 1648. Elle a opposé d’une part les Français commandés par Turenne et leurs alliés Suédois et de l’autre les Bavarois alliés aux Impériaux.

Ceux-ci campaient d’un côté du Danube à deux heures de Lauingen, place forte tenue par les Français, et Turenne de l’autre côté. Laissant le gros de son armée il partit en reconnaissance avec 3.000 cavaliers, passa le pont du Danube, traversa les marais et envoya quelques éclaireurs qui revinrent au bout de deux heures pour annoncer que l’armée ennemie était campée à une lieue et demie, sans être gardée, avec toute la cavalerie dispersée, car les chevaux étaient à la pâture. Ordre fut donné alors au gros des troupes franco-suédoises de rejoindre de nuit afin d’attaquer toutes forces réunies le lendemain matin.

Au début de la bataille les ennemis furent bousculés et perdirent huit pièces de canon et une partie de leur infanterie et de leurs bagages. Turenne ordonna alors la poursuite et se heurta à la résistance opiniâtre de trois bataillons d’infanterie qui se retranchèrent derrière un petit ruisseau, appuyés par sept escadrons de cavalerie. Cette dernière phase du combat fut particulièrement sanglante. On tira avec quinze ou vingt pièces contre cette infanterie et cette cavalerie, précise Turenne dans ses mémoires, dont il y eut plus de la moitié tués sur place, sans qu’ils quittassent jamais le passage. Le régiment d’infanterie voulut gagner le passage, mais il y perdit 750 hommes et fut obligé de se retirer sans l’emporter… Enfin les Austro-Bavarois profitèrent de l’obscurité pour se retirer. Cette sanglante victoire ouvrit aux alliés les portes de la Bavière. Peu après était signée la paix de Westphalie qui mettait fin à la guerre de Trente Ans.

Liens avec la famille

Esprit de Raffélis participa aux derniers combats de la guerre de Trente Ans dès l’âge de 18 ou 19 ans.

Just Louis II de Tournon1 est tué le 24 août 1644 au siège de Philippsbourg. Il était le dernier descendant de la branche ainée des Tournon. Les Raphélis-Soissan descendent d’une branche cadette, les Tournon-Simiane.

Notes et références

  • Histoire et généalogie de la famille de Raphélis-Soissan et des familles alliées, Charles de Raphélis-Soissan, inédit.
  1.  Notes historiques sur Tournon et ses seigneurs, de Albin Mazon, + La fin des seigneurs de Tournon, de Juliette Thiébaud – Juin 1993 – Pages 330, 337 à 341 ;
    Gazette 1644, pages 793 et 794 ;
    Mémoires du Maréchal de Turenne – Librairie Renouard – Tome 1 page 28

Esprit de Raffélis (1625-1686)

Biographie d’Esprit de Raffélis

Esprit de Raffélis (1625-1686) – Collection Louis de Raphélis-Soissan

Esprit de Raffélis nait en 1625 à Carpentras (84). Il était le quatrième enfant de François (Il) de Raffélis et Jeanne de Matthei. Il était seigneur de Rus.

Il participe à la Guerre de Trente Ans dès l’âge de 18 à 19 ans et sert sous les ordres de Turenne aux sièges de Philippsbourg et de Mayence en 1644, à la bataille de Nôrdiinguen en 1645 et au combat de Somerhoven où il est blessé en 1648. Lors de la Fronde, il participe au combat du faubourg Saint-Antoine en 1652, du côté des troupes royales et toujours sous les ordres de Turenne.

Il est ensuite nommé Lieutenant Général de l’Artillerie au département de Bresse par brevet du 8 Mai 1669, puis Capitaine de Vaisseau au département de Toulon.

Il épouse Françoise de Soissan le 10 mars 1649 à Carpentras. De cette union naissent deux fils: Joseph Horace en 1650 et Pierre Dominique en 1652 qui ajoutera au nom de Raffélis celui de Soissan.

Le contrat de mariage est établi le 10 mars 1649, après la célébration de la cérémonie religieuse. Il constate que le mariage a été consumé par charnelle copulation. Une convention valant promesse de mariage l’avait précédé le 25 novembre 1647, comme cela était d’usage à l’époque.

Au moment de la signature du contrat, François de Raffélis, père d’Esprit, et Jacques de Saussan, père de Françoise étaient décédés. Jeanne de Soyans, mère de Françoise, habitait à Baumes (Beaumes de Venise à présent).

La dot apportée par Jeanne de Soyans comprend :

  • Une somme de cinq cents écus de trois livres.
  • La moitié de ses biens dont les revenus et les charges devaient être partagés entre elle et sa fille Françoise (si le texte, peu lisible, a bien été interprété).

Mais Jeanne de Soyans se réserve expressément tous les meubles et l’usage de la maison de Baumes sa vie durant. Elle demande à Esprit de subvenir aux besoins de Mlle de Pascal, sa tante, si elle venait à mourir.

Jeanne de Matthéi, mère d’Esprit, confirme la donation faite à son fils préalablement au mariage :

  • des biens meubles et immeubles,
  • de la somme de mille huit cent cinq livres,

qui proviennent de François de Raffélis, père d’Esprit.

Esprit de Raffélïs donne à Françoise de Soissan deux mille livres de bijoux, et réciproquement cette dernière donne à son mari mille livres.

Impressionné par la grande ingéniosité de sa femme, Esprit de Raffélis semble lui laisser la plus grande liberté pour nouer les intrigues qui la rendirent célèbre.

Son écriture est ronde et appliquée et celle son épouse anguleuse et pratiquement illisible. Ses fonctions dans l’armée ont dû le retenir loin de chez lui souvent.

Il est deuxième consul de Carpentras en 1654 et en 1681.

Il meurt le 8 juillet 1686 à Carpentras.

Généalogie d’Esprit de Raffélis

  • Parents : François (II) Joseph de Raffélis (1591-1639) et Jeanne de Matthéi (1596-?)
  • Naissance : 1625 à Carpentras
  • Mariage : 10 mars 1649 avec Françoise de Soissan (1631-1699)
  • Enfants : Horace Joseph de Raffélis Saint Sauveur et Pierre Dominique de Raffélis-Soissan
  • Décès : 8 juillet 1686 à Carpentras

Notes et références

  • Histoire et généalogie de la famille de Raphélis-Soissan et des familles alliées, Charles de Raphélis-Soissan, inédit.