Fin de carrière professionnelle d’Aza Vincent

En 1848, à 54 ans, Aza Vincent est directeur des constructions navales de l’arsenal de Toulon et inspecteur des écoles d’Arts et Métiers.

Le 27 mars 1848, le Ministre de l’Agriculture supprime le poste d’Inspecteur général des écoles nationales d’Arts et Métiers, suppression fondée sur la nécessité d’alléger le budget de toutes les dépenses qui ne se justifient pas par d’impérieux besoins de service1. Aza Vincent proposera de poursuivre sans rémunération mais cela lui sera refusé.

En juin 1848, un esprit d’insubordination agite les ouvriers2. Le préfet maritime, Alexandre Ferdinand Parseval est sanctionné et remplacé par Armand Joseph Bruat. Le 2 août 1848, Aza Vincent est sanctionné à son tour et nommé directeur des constructions naval à Cherbourg3 avec effet immédiat4.

En octobre 1848, Aza Vincent sollicite du ministre de l’agriculture, Charles Joseph Tourret, une place pour son fils à l’école forestière de Nancy5.

Le 26 novembre 1848, suite à un malheur qu’il vient d’éprouver (sans doute le décès de sa belle-mère, Joséphine Félicité Mourre le 18 novembre 1848), Aza Vincent demande un congé de deux mois6.

Le 30 janvier 1849, alors qu’il est encore à Toulon, Aza Vincent a une congestion cérébrale7. Le 6 mars, le docteur Camille Auban certifie qu’Aza Vincent est dans l’impossibilité de se rendre à son poste8. Il obtient du Ministre de la Marine un congé jusqu’au mois de juin9.

Le 26 mai, Aza Vincent écrit au préfet maritime de Toulon pour l’informer que sa santé, loin de se rétablir, avait reçu une nouvelle atteinte qui, selon l’avis des médecins, le mettrait dans le cas l’été prochain d’aller prendre les eaux dans les Pyrénées10. Joseph Grégoire Casy, Préfet maritime de Toulon, l’autorise à se présenter devant le conseil de santé. Le 29 mai, le conseil de santé constate qu’Aza Vincent a été atteint d’une maladie cérébrale très grave, que les divers traitements employés jusqu’à ce jour n’ont que faiblement amendée, et qu’il a besoin d’un second congé dont il n’est pas possible de limiter la durée pendant lequel il ira faire usage des eaux des Pyrénées11.

Le 16 juin, par un arrêté du Président de la République, Aza Vincent est admis à faire valoir ses droits à la retraite, à titre d’ancienneté de service et sur sa demande12. Il a trois mois pour faire valoir ses titres et sera à la retraite le 16 septembre, avec une pension de 3.547 francs13.

Entouré des soins de sa famille, Aza Vincent survit pendant près de quatre ans et décède le 19 février 1853 dans sa maison des Minimes, à La Valette du Var.

Notes et références

  1. Lettre de H. Fleury du 25 mars 1848
  2. Lettre de Garnier du 19 juin 1848
  3. Lettre de Raymond de Verminac du 2 août 1848
  4. Lettre d’Armand Joseph Bruat du 7 août 1848
  5. Lettre de Charles Joseph Tourret du 16 octobre 1848
  6. Lettre de Garnier du 9 novembre 1848
  7. Frédérik Lantelme – Trois familles provençales : Vincent, Gérard, Bennet – page 10
  8. Lettre du docteur Auban du 6 mars 1849
  9. Lettre d’Aza Vincent du 30 mai 1949
  10. Lettre d’Aza Vincent du 26 mai 1949 au préfet maritime de Toulon
  11. Lettre du docteur Camille Auban du 29 mai 1849
  12. Lettre de Varagnat du 25 juin 1849
  13. Frédérik Lantelme – Trois familles provençales : Vincent, Gérard, Bennet – page 10

Le 21 juin 1875, les héritiers d’Aza Vincent et Eliza Gérard se partagent la succession

Le 11 mai 1857, après le décès d’Aza Vincent survenu le 9 février 1853, ses sept enfants vivants se partagent la majeure partie des biens de la succession, presque entièrement immobilière. Ce partage est fait par tirage au sort devant B. Gas, notaire à Toulon. Ne restent dans l’indivision que :

  • le mobilier,
  • une maison située au n°13 bis place d’Armes à Toulon, composée d’un rez-de-chaussée avec magasin, de quatre étages et d’un cinquième en retrait, ayant trois fenêtres à chaque étage sur la place d’armes et quatre sur la rue Possel,
  • un domaine rural dit Les Minimes à La Valette,
  • une propriété rurale située à Toulon dite La Croix de Vidal, cette propriété avait été acquise par M. Joseph Dominique Gérard le 18 frimaire an 12,
  • un grand domaine dit Mauvanne à Hyères, acquis par M. Joseph Dominique Gérard, difficile à partager et donc vendu aux enchères avec une mise à prix de 130 000 francs.

Le 21 juin 1875, après le décès d’Eliza Gérard, veuve d’Aza Vincent, survenu le 24 janvier 1874, ses héritiers se réunissent à l’étude de B. Gas pour se partager les biens de leur mère. Le domaine dit Mauvanne ne pouvant être partagé a été vendu aux enchères. A cette succession sont ajoutées celles de leur frère Auguste et de leur sœur Emilie décédés sans héritiers. Sont présents : Emile Vincent, Félix Vincent, Marie Vincent, Elise Gérard, veuve d’Edmond Vincent et représentant leurs huit enfants mineurs, Charles Gérard agissant comme mandataire des trois enfants de Zélia Vincent et Paulin de Montéty.

Le tirage au sort est fait de la manière suivante : les biens immobiliers ont été expertisés et répartis en cinq lots de 80 000 francs. De même, les biens mobiliers ont été expertisés et répartis en cinq lots de 3 181 francs. Le notaire a préparé deux chapeaux, dans l’un il y a cinq papiers avec sur chacun le nom de l’un des héritiers, dans l’autre il y a cinq papiers avec sur chacun un numéro de lot. Chacun des présents tire un papier de chaque chapeau. Pour les biens immobiliers, le tirage donne :

  • Félix Vincent : La propriété à Toulon dite la Croix de Vidal (estimée 40 000 francs) et diverses valeurs mobilières,
  • Marie Vincent (épouse de Félix Édouard Brest) : Les Minimes à La Valette (estimés 70 000 francs) et 10 000 francs,
  • Enfants d’Edmond Vincent1 : La maison au n°13 bis de la place d’Armes à Toulon (estimée 80 000 francs),
  • Émile Vincent : La maison du n°76 de la rue de Rome à Marseille (estimée 70 000 francs) et diverses valeurs mobilières,
  • Enfants de Zélia Vincent (épouse de Paulin de Montéty) : La maison du n°6 de la rue Montgrand à Marseille (estimée 45 000 francs) et 35 000 francs.

Puis les présents tirent au sort les cinq lots du mobilier.

Notes et références

  1. Edmond Vincent est mon ancêtre