Mariage de Louis Laurent Caire et Cécile Pascalis le 27 février 1832

Présentation de Louis Laurent Caire et Cécile Pascalis

Fin 1831, Louis Laurent Caire, négociant à Guernesey, vient passer l’hiver en Provence pour raison de santé.

Fin janvier 1832, Jean Abeille, ancien négociant à Marseille, organise la présentation entre Louis Laurent Caire, fils de son ami Laurent Caire, ancien négociant à Toulon, et Cécile Pascalis, fille de son autre ami le général Antoine Pascalis.

Louis Laurent Caire et Cécile Pascalis se plaisent et décident le soir même de se marier (Louis Laurent a 43 ans et Cécile 23 ans, sa sœur cadette est déjà mariée).

Le mariage est prévu pour mi-février.

Certificat de décès de Laurent Caire

Pour se marier, Louis Laurent Caire doit obtenir les certificats de décès de ses parents.

Son père, Laurent Caire est décédé en 1800 en émigration à Livourne.

Par chance il a une sœur Victoire Caire établie à Livourne. Le 2 février 1832 il lui écrit pour lui annoncer son prochain mariage et lui demander de s’occuper du certificat de décès. Elle reçoit cette lettre le 8 février et s’occupe immédiatement du certificat de décès.

Toutefois, en cas de retard de ce certificat de décès, il envisage d’établir un certificat de non connaissance du lieu de sa mort, ce que finalement il devra faire ! (Cf. Lettre au général Antoine Pascalis du 3 février 1832)

Certificat de décès de Victoire de Lespine

La mère de Louis Laurent Caire, Victoire de Lespine, a trouvé à son retour d‘émigration que le nom de Lespine était difficile à porter et s’est faite appeler du Planty. En effet, son père s’appelait de Lespine du Planty mais à sa naissance, elle n’a reçu que le nom de Lespine.

A son retour d‘émigration, Victoire ne s’est pas établie à Toulon d’où était originaire son mari et où ils s’étaient connus et avaient vécu, mais à Gémenos où elle ne connaissait personne (elle achètera à crédit une maison dont elle occupera une partie avec sa fille Eugénie et elle louera le reste à Elias Massad, un ancien mamelouk de la garde impériale !). Son décès (d’un cancer) est donc déclaré sous le nom de Duplanty. Seule sa fille Eugénie aurait pu corriger son nom mais Eugénie était autiste et n’a rien dit.

Louis Laurent Caire fera appel à ses amis Emmanuel et Auguste Abeille1 pour témoigner que Victoire Duplanty et Victoire de Lespine sont bien deux noms pour une même personne.

Mariage de Louis Laurent Caire et Cécile Pascalis le 27 février 1832

Le mariage sera célébré le 27 février 1832. Voici le récit qu’en fait Louis Laurent Caire à sa sœur Honorine :

« Ma chère Honorine.

Notre mariage est à la fin terminé et précisément comme nous l’avions projeté nous eûmes le plaisir de recevoir les dames Abeille le dimanche. Elles vinrent à temps pour le dîner de 6 à 9 heures que Mme Pascalis leur avait préparé et dans la soirée l’on fit une loterie de jolis petits objets qui peuvent rappeler la circonstance et qui égaya beaucoup la société.

Le lundi la signature du contrat amena bien des pleurs et les vers que je te joins ne purent être chantés parce qu’ils attendrissaient trop les personnes qui voulaient l’entreprendre. Tu verras qu’à la requête des dames Abeille, M. Pascalis ne t’a pas oubliée au second couplet et tout le couplet a été fait à ton intention. Dis-moi comment on les trouve à Toulon ?

Après le dîner de noces qui était fort bon et qui se passa très gaiement, nous fûmes à la Commune y passer le contrat civil et puis un bal bien animé employa à notre soirée : Je retrouvais des forces pour danser et il y avait nombre d’années que je n’en avais fait autant. Une très jolie collation et un thé, punch etc termina la séance. Nous partîmes enfin pour l’église à 2 heures du matin et après une cérémonie bien touchante et solennelle nous vînmes enfin nous coucher à 4 heures du matin. Si je me félicitais de mon mariage avant, il est inutile de te dire que je m’en félicite encore plus après et que je ne doute plus de l’harmonie et de la douce union qui va m’unir à Cécile[…] »

Notes et références

Sources

Lettre du général Pascalis à Georges Gariel – 27 février 1832

« La providence vient de me sourire en me présentant un parti très convenable pour ma fille ainée [Marie Cécile Pascalis2], et son mariage aura lieu dans une quinzaine de jours. Un bon ami que j’ai à Marseille a tout préparé sans en rien dire et quand la chose a été convenue entre lui et mon gendre futur, ils sont venus à Aix me demander en même temps à diner et ma fille ; les deux plus intéressés à cette affaire ne se connaissant pas, ont paru satisfaits et tout a été réglé dans la même soirée. Mr Caire est de Toulon ; son père [Laurent Caire3] était l’intime ami de M. Abeille chez qui j’ai logé 12 ans à Marseille4 ; mes enfants sont nés dans sa maison ou y sont arrivés à un et deux ans, et se sont élevés avec les siens : de sorte que toute la famille s’est mise en quatre pour faire réussir ce mariage. L’Epoux futur est né à Livourne pendant l’émigration, il est le cadet de sa famille et reste le seul garçon. A peine a-t-il connu son père. Une sœur qui a vingt ans de plus que lui, et qui fut mariée à Livourne l’a élevé et lui a tenu lieu de mère. Il a perdu la plus grande partie de sa fortune en France, mais il a réparé ce malheur par une assez jolie fortune qu’il a fait, soit à Livourne, soit à Trieste, soit enfin en Angleterre d’où il ne fait que revenir, après un séjour de douze ans. Il a quarante ans, il est d’une bonne tournure et a de l’éducation. »

Acte de mariage de Louis Laurent Caire et Cécile Pascalis

L’an mil huit cens trente deux et le vingt-sept février à sept heures du soir, par devant nous adjoint remplissant par délégation de Monsieur le Maire d’officier public de l’Etat civil de cette ville d’Aix ; a comparu à l’hôtel de ville Monsieur Louis Laurent Caire, négociant et propriétaire, né à Toulon département du Var le dix neuf juin mil sept cens quatre vingt huit, y domicilié, fils majeur de feu Monsieur Laurent Caire et de feue Victoire Alexandrine de Lépine, décédée en la commune de Gémenos, Bouche du Rhône, le vingt huit janvier mil huit cens onze, le dit futur époux nous déclare d’affirmer par serment que bien que dans l’acte de décès de sa mère on l’ait désignée par le seul nom du Duplanty, cependant celle-ci est la même personne que Madame Victoire Alexandrine de Lépine désignée dans l’acte de naissance du futur époux, qu’elle avait ajouté depuis à ce nom celui de Duplanty, pourque son autre nom de Lépine était en opposition avec l’esprit du tems, il nous déclare et affirme de plus par serment que le lieu du décès et celui du dernier domicile de ses autres ascendants lui sont inconnus.

A aussi comparu Mademoiselle Marie Cécile Pascalis, sans profession, née à Sénigallia royame d’Italie le dix neuf novembre mil huit cens huit, fille majeure de Monsieur Antoine André Pascalis, officier général en retraite, chevalier de St Louis et officier de la Légion d’Honneur, et de Madame Gabrielle Maurin ici présents et consentants, domiciliés en cette ville d’Aix y demeurant depuis de longues années avec ses frères et mère rue du Boeuf n°22, lesquels futurs époux nous ont requis de procéder à la célébration du mariage […] et dont les publications ont été faites devant la principale porte des hôtels de ville savoir, de celui de Toulon, la première le cinq du présent mois de février, et la seconde le douze du même mois, et de celui d’Aix, la première le dit jour douze février courant et la seconde le dix neuf même mois, jours de dimanche, toutes à l’heure de midi ; aucune opposition audit mariage ne nous ayant été signifiée, faisant droit à leur réquisition, après avoir donné lecture de toutes les pièces ci-dessus mentionnées et du chapitre six, titre cinq du code civil intitulé du mariage, nous avons demandé au futur époux et à la future épouse s’ils voulaient se prendre pour mari et pour femme, chacun d’eux ayant répondu séparément et affirmativement, nous déclarons au nom de la loi que Monsieur Louis Laurent Caire et Mademoiselle Marie Cécile Pascalis, sont unis par le mariage, de quoi nous avons dressé acte en présence de Messieurs Jean François Pascalis, négociant, âgé de soixante quatre ans, cousin de l’épouse, François Marie Justin Verger, conseiller à la cour royale, âgé de cinquante un ans, non parents des époux, domiciliés à Aix, y demeurants, Paul Emmanuel Abeille, propriétaire, âgé de trente cinq ans, et François Auguste Abeille, aussi propriétaire, âgé de trente deux ans. Ces deux derniers domiciliés à Marseille, y demeurants, non parents des époux, les dits témoins nous déclarent et affirment par serment que bien que dans l’acte de décès de la mère du futur on l’ait désignée par le seul nom de Duplanty, cependant celle-ci est la même personne que Madame Victoire Alexandrine de Lépine désignée dans l’acte de naissance du futur époux qu’elle avait ajouté depuis à ce nom celui de Duplanty parceque son autre nom de Lépine était en opposition avec l’esprit du tems, ils nous déclarent et affirment de plus sous serment que quoi qu’ils connaissaient l’époux, ils ignoraient le lieu du décès et celui du dernier domicile de ses autres ascendants, les déclarations ci-dessus ont été faites en exécution de l’avis du Conseil d’Etat du 4 Thermidor an treize, inséré au bulletin des lois et après qu’il leur a été donné lecture du présent acte ont signé avec nous, ainsi que les époux et les père et mère de l’épouse.

Notes

  1. Louis Laurent Caire a connu Emmanuel et Auguste Abeille enfants en émigration à Livourne.

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